Do you Believe in Gravity? Do you Trust the Pilot?

Après trois pièces de groupe créées avec les autres danseurs de ZOO, Thomas Hauert revient au format du solo. Dans son précédent spectacle Pop-Up Songbook, il avait utilisé le chant pour explorer le lien entre le mouvement et la voix. Dans ce solo, une attention particulière est portée aux textes des chansons, écrits et interprétés par Hauert. Do you Believe in Gravity? Do you Trust the Pilot? explore les liens entre l’individu et le monde en général.

Le point de départ de la scénographie est le cercle, un point agrandi, une forme circulaire qui pourrait représenter la conscience de l’individu. Mais si l’être humain s’en tient à cette conscience, il commence rapidement à tourner en rond. Il n’y a pas d’autre solution que de quitter la zone et de se lancer, soit vers l’intérieur – dans le moi – soit vers l’extérieur. Do you Believe in Gravity? Do you Trust the Pilot? traite de ce mouvement, de la recherche de soi, de la communication et des questions existentielles. Il s’agit de l’amour, du rôle fondamental que jouent les autres dans l’établissement de notre vision personnelle du monde, de la confiance indispensable que nous devons leur accorder et de notre vulnérabilité qui en découle.

Hauert quitte rapidement le niveau émotionnel pour explorer le domaine métaphysique : au-delà des hypothèses scientifiques et de la logique binaire claire et nette, il explore des concepts comme le hasard, l’intuition, la créativité et la volonté. Tout en développant ces notions philosophiques qui rappellent la logique floue, Hauert poursuit, mais à un autre niveau, l’investigation qui l’a conduit à l’improvisation : comment faire surgir l’inattendu, l’impensable, ce qui ne peut être conceptualisé ? En retour, la danse se nourrit d’une nouvelle compréhension de son sens et des enjeux. Hauert sort du nombre infini d’horizons possibles pour se tenir seul devant le public, sincère, généreux et vulnérable. Il envahit la scène et entre en communication avec le décor lumineux de Simon Siegmann et la musique électronique de Bart Aga, développée en symbiose avec le texte et le mouvement, pour offrir au public un aperçu fugace de sa pensée sur le monde.