Notturnino

Notturnino s’inspire du film Tosca’s Kiss, un documentaire réalisé en 1984 par Daniel Schmid qui se déroule dans la maison de retraite pour chanteurs d’opéra créée par Giuseppe Verdi en Italie. Les retraité.e.s se souviennent encore de leurs rôles préférés, les chantant avec force dans leurs pantoufles et leurs cardigans en laine, soulevant des questions sur le grand art dans des contextes simples et humbles. Cette déformation des attentes à l’égard de certain.e.s interprètes est très pertinente pour Candoco dans le cadre de cette nouvelle création.

Ma fascination pour la danse tient en grande partie à ses aspects sensuels, à la sensation que procure la danse et le mouvement et à ce que l’on peut ressentir quand on la regarde. Dans la création de Notturnino, je me suis inspiré du film Tosca’s Kiss, de la musique lyrique et des danseur.euse.s de la Candoco Dance Company. La bande sonore du film, qui met en scène des voix de chanteur.euse.s vieillissant reconstituant des scènes d’opéra et parlant de leur vie, mais aussi des sons de la vie quotidienne dans leur maison de repos, évoque des images de situations et de personnages, déclenchant associations et souvenirs. Je voulais que la danse ajoute une autre couche de textures et de sensations plutôt que d’être une illustration littérale du son. J’espère que la pièce suscitera une réponse individuelle de la part de chaque spectateur.rice et s’inspirera de ses propres souvenirs, sensibilités et préoccupations. Je travaille toujours avec l’improvisation aussi bien dans le processus de création d’une pièce que sur scène, car je crois que le corps est capable de créer des mouvements beaucoup plus complexes si on lui permet d’inclure l’intuition plutôt que de compter sur des formes engendrées par notre esprit conscient. Thomas Hauert